Moshé Feldenkrais
Moshé Feldenkrais (né en 1904 en Ukraine - mort en 1984 à Tel-Aviv) est un physicien israélien d'origine ukrainienne, qui fut l'un des introducteurs du judo en France dans les années 1930. Suite à une blessure au genou, il se tourna progressivement vers la mise au point, à partir des années 1950, d'une méthode de soins non-conventionnelle inspirée des neurosciences — qu'il appellera « méthode Feldenkrais ».

À l'âge de 14 ans il émigre en Palestine. De 18 à 28 ans il vit à Tel-Aviv où il travaille comme maçon, poursuit ses études au lycée et pratique le football. Il se blesse alors au genou. Membre de la jeune Haganah, il suit également des cours de jujutsu1.
Moshe Feldenkrais arrive à Paris en 1928 où il étudie la physique, les mathématiques, la mécanique et l'électricité. Il obtient un diplôme de Docteur en sciences physiques et un diplôme d'ingénieur en mécanique et électricité. En 1938, il travaille avec Frédéric Joliot-Curie, dont il est assistant.
Moshe Feldenkrais rencontre Jigorō Kanō à l'occasion de conférences données par le fondateur du judo lors de deux séjours en France en 1933 et 1934. Il se met à pratiquer ce sport, qu'il contribue à introduire en France, et devient l'une des premières ceintures noires de judo en France.
A son invitation, Mikinosuke Kawaishi quitte Londres pour venir enseigner le judo en France. Passionné par ce sport, Feldenkrais fonde en septembre 1936 le Jiu-Jitsu Club de France, dont Jigorō Kanō est le président d'honneur. Il écrit deux livres sur le judo.
En 1940 quand les allemands envahissent Paris, Moshe Feldenkrais prend un bateau pour l'Angleterre. Il travaille alors pour l'amirauté britannique. Il aurait fait partie de l'équipe qui met au point le sonar.
Il continue en même temps la pratique et l'enseignement du judo. Il commence à s'intéresser très fortement au développement humain et au mode d'apprentissage des enfants, inspiré en partie par l'observation des enfants dans le cabinet pédiatrique de sa femme, Yona Rubenstein.
Après un accident grave sur son genou déjà blessé, Moshe Feldenkrais se voit proposer une intervention dont les chances de succès sont évaluées à 50 %.
Il préfère éviter l'intervention et étudie tout ce qui a trait à la santé et à la guérison : anatomie physiologie, neurophysiologie, psychothérapie, exercices de rééducation, pratiques spirituelles, yoga, hypnose, acupuncture. Feldenkrais réussit à marcher de nouveau sans avoir besoin d'opération. Il reprend même sa pratique du judo. Après des mois d'observation minutieuse et d'exploration de très petits mouvements, il aurait redécouvert et affiné le processus d'apprentissage utilisé par les jeunes enfants pour acquérir la marche. Selon lui, le fait de prendre conscience de comment l'on bouge peut être une clé pour se soigner voire fonctionner mieux.
Plus tard, un ami qui souffre du dos lui demande si le même processus ne pourrait pas l'aider. C'est ainsi que Feldenkrais aurait découvert l'efficacité de sa méthode. Il développe ainsi une méthode, à travers le toucher et le mouvement, pour faciliter le retour à la santé et l'apprentissage qu'il appellera plus tard : Intégration Fonctionnelle[1]. Dans un deuxième temps, afin de permettre à un plus grand nombre de bénéficier de sa méthode, il invente une forme de pratique collective, qu'il nomme Prise de Conscience à travers le Mouvement[2].
En 1950 Feldenkrais se rend à Tel-Aviv. Il devient le premier directeur du département d'électronique de l'armée israélienne. Peu de temps après il aurait été sollicité pour s'occuper du Premier ministre Ben Gourion qui souffre de mal de dos chronique et de problèmes respiratoires. La santé de Ben Gourion se serait améliorée de façon étonnante et aurait fait la réputation de Moshe Feldenkrais. Après une leçon avec Feldenkrais, Ben Gourion est sorti en courant vers la plage pour montrer ce qu'il venait d'accomplir, et a permis à Paul Goldman de prendre une photo qui fit sensation[3]. Il commence à enseigner sa méthode pendant les années 1950 et 60.
Il continue ensuite aux États-Unis pendant 11 ans. Il forme ainsi un grand nombre de praticiens à San Francisco puis à Amherst, dans le Massachusetts.